mercredi 26 mai 2021

LA KROUMIRIE

 


Création le vendredi 28 mai 2021

La revue Géo Découverte a publié en  2008 un numéro hors série sur les « Trésors méconnus de Tunisie ». cet article est la suite de :

https://tunisiekersco.blogspot.com/search/label/a%2024%20-%20LA%20M%C3%89DINA%20DE%20TUNIS%202

 

LA KROUMIRIE

Le texte est de Cyrielle Lemoigne
Les photos sont de Nicolas Fauqué,  un photographe professionnel français installé en Tunisie depuis 20 ans, fondateur et gérant de l'agence photo imagesdetunisie.com.

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Difficile de ne pas tomber amoureux de la Kroumirie. Le long de cette chaîne de basse montagne, on trouve à la fois des garrigues méditerranéennes, des plaines grasses, des sommets alpins, des vallées vertes inondées par les rivières. Le décor n’a quasiment pas changé depuis l’Antiquité : il y a deux mille ans, la Kroumirie offrait à l’empire romain son blé tendre et son marbre jaune et rose. Pour exploiter au mieux ce marbre, les Romains ont même tracé une route à travers les montagnes entre les carrières de Chemtou et le port de Tabarka. Mais les Berbères étaient hautement civilisés avant l’arrivée des Romains.


                               Arbre de plus de 1000 ans


Chaque année, de fin juin à fin août, toute la Kroumirie vit au rythme du démasclage, ce qui consiste à retirer l’écorce de milliers de chênes-lièges de la forêt. La récolte est acheminée par camion au port de Tabarka, où elle est exportée pour fini en bouchons sur les bouteilles de vin.

La Kroumirie est comme un énorme aqueduc : d’innombrables rivières, bordées de lauriers roses, dévalent les montagnes et convergent vers le barrage de Beni M’Tir, un imposant ouvrage qui alimente en eau potable les régions de Tunis, Jendouba et Béjà.

À Aïn Draham, les touristes sont des Tunisiens, ou des Algériens, en quête de tranquillité, ou  des Européens assoiffés de grands espaces. À Bulla Regia, les archéologues ont découvert plusieurs mosaïques représentant des scènes de chasse au sanglier  et à la panthère.  La dernière a été tuée en 1932.

Chemtou est l’un des plus beaux sites archéologiques de Tunisie, et pas un pèlerin pour le visiter !


                                   Théâtre de Dougga


Dougga : il y a 200 ans, le site antique dormait, enfoui sous des mètres de terre. Des chapiteaux, des pans de murs, ou des frontons de temples dépassaient des hautes herbes. Des centaines de paysan avaient installé leurs gourbis dans ces ruines. Ce n’est qu’au XXème siècle que les Français menèrent les premières recherches vraiment sérieuses. En 1965, le gouvernement tunisien fait recaser les habitants dans une « ville champignon", Dougga-al-Jadida (la nouvelle), pour une découverte d’une ville où six civilisations ont laissé leurs traces : vestiges puniques, mausolée humide, maisons romaines,  fortifications byzantines, etc. La Tunisie et la France ont financé une série d’études pour la mise en valeur du site . Une centaine d’habitants y travaillent.

                   Culture de la fleur d'oranger